Pourquoi la Namibie est une destination familiale (presque) idéale
Si on m’avait dit un jour que je lirais une histoire du soir à côté d’un point d’eau où venaient boire des zèbres, j’aurais souri poliment. Et pourtant, c’est exactement ce qui s’est passé en Namibie, un soir tiède à Etosha, les enfants en pyjama, les yeux partagés entre le livre et les silhouettes des animaux dans la nuit.
Voyager en famille en Namibie, c’est un peu comme entrer dans un documentaire… mais avec des miettes de biscuits sur la banquette du 4×4. Ce pays a tout pour plaire aux tribus avec enfants :
Mais ce serait mentir que de dire que tout est simple. Longues distances, pistes parfois éprouvantes, poussière (partout), fatigue… Notre premier voyage en Namibie a été un mélange de moments suspendus et de petites galères, le tout agrémenté de quelques astuces qui nous ont clairement sauvé le séjour.
Si vous rêvez d’un premier séjour en Afrique australe avec vos enfants, je vous partage ici nos expériences, nos ratés… et tout ce qu’on aurait aimé savoir avant de partir.
Choisir la bonne période et adapter le voyage aux enfants
La première vraie question qu’on s’est posée : quand partir pour que ce soit supportable pour tout le monde ? En Namibie, les saisons changent beaucoup la donne.
Les locaux nous l’ont confirmé : pour un voyage en famille, la période la plus confortable va globalement de mai à octobre :
Nous sommes partis en août, avec deux enfants de 5 et 9 ans. Les matinées étaient fraîches (pull bienvenu), les journées très agréables, et les nuits parfois franchement froides en altitude. C’est là qu’est arrivée notre première erreur : nous avions sous-estimé le froid nocturne.
Je me souviens de notre première nuit en tente sur le toit du 4×4 : le grand était fasciné par les étoiles, la petite un peu impressionnée par les bruits dans le noir… et moi, j’ai passé une partie de la nuit à rajouter des couches de vêtements à tout le monde. Depuis, je conseille systématiquement :
Pour la durée, notre voyage a duré 15 jours sur place, ce qui m’a semblé être un bon compromis : assez long pour se poser un peu à certains endroits, mais pas trop pour éviter la fatigue extrême des petits.
Itinéraire type pour un premier voyage famille en Namibie
La bonne nouvelle, c’est que la Namibie se prête très bien à un premier itinéraire “classique” en boucle, au départ de Windhoek. Nous avions construit le nôtre autour de quelques incontournables, avec des étapes raisonnables (entre 3 et 5 heures de route par jour, pas plus quand c’est possible).
Pour un premier séjour en famille, voilà une base d’itinéraire qui a bien fonctionné pour nous :
Nous avons volontairement renoncé à descendre plus au sud (Fish River Canyon) et trop à l’ouest (côte des Squelettes profonde) pour ne pas transformer le voyage en marathon. L’une de nos règles était simple : pas de journée entière passée en voiture sans vraie activité pour les enfants à l’arrivée. Cela nous a évité bien des crises (bon, pas toutes, soyons honnêtes).
La réalité du road trip en 4×4 avec enfants : entre émerveillement et poussière
En Namibie, la voiture n’est pas juste un moyen de transport : c’est presque un personnage du voyage. Nous avions loué un 4×4 avec tentes sur le toit, frigo et tout l’équipement de camping. Les enfants ont vite baptisé la voiture “notre maison roulante”.
Ce que nous avons adoré :
Mais il y a aussi ce que les photos ne montrent pas :
Une journée, entre Sesriem et Swakopmund, nous avons sous-estimé le temps nécessaire. La piste était plus mauvaise que prévu, le vent de sable s’est levé, et vers 15h, nous avions encore plusieurs heures devant nous. À l’arrière, la petite commençait à s’agacer, le grand avait mal au cœur, et la glacière menaçait de se renverser à chaque virage.
Ce qu’on a mis en place après cette journée-là :
Et surtout, ne pas se fier uniquement au GPS : en Namibie, une piste peut être très praticable… ou terriblement lente. Demander régulièrement des informations aux hébergements et aux locaux nous a permis d’éviter quelques “surprises”.
Camping, lodges, tentes sur le toit : où dormir avec des enfants ?
Nous avons testé plusieurs types d’hébergements, avec un coup de cœur particulier pour le mélange camping + lodge. Les enfants, eux, se souviennent surtout :
Pour une famille, plusieurs options s’offrent à vous :
Une soirée m’a particulièrement marquée : dans un petit camping non loin d’Etosha, nous préparions des pâtes sur le réchaud pendant que les enfants jouaient à inventer des histoires d’animaux autour du feu. Juste au moment où je me suis dit “on est bien”, une bourrasque de vent a éteint notre flamme, renversé à moitié la casserole, et envoyé de la poussière dans la sauce. Fou rire général, repas réinventé avec ce qu’il restait dans le frigo… et une nouvelle règle : toujours prévoir un repas de secours qui ne nécessite pas de cuisson (wraps, boîtes de maquereaux, fruits secs).
Safari en famille à Etosha : émerveillement et règles d’or
Etosha a été le clou du spectacle pour les enfants. Voir un éléphant traverser tranquillement la route devant la voiture vaut tous les dessins animés du monde.
Nos plus beaux souvenirs :
Mais un safari en self-drive avec des enfants, ça ne s’improvise pas :
Un jour, pris dans l’euphorie d’une observation de lions, nous avons un peu oublié l’heure. À Etosha, les portes des camps ferment à une heure précise, et il ne vaut mieux pas arriver en retard. Nous avons terminé la journée avec quelques kilomètres à faire sur la piste dans une lumière qui déclinait très vite, en répétant aux enfants qu’il fallait rester calme (alors que c’était surtout nous qui étions un peu stressés).
Leçon retenue :
Gérer les longues distances et la fatigue des petits
Au-delà des animaux et des paysages, ce qui marque aussi en Namibie, ce sont les distances. Même avec un itinéraire raisonnable, les journées de route peuvent sembler longues aux enfants.
Ce qui nous a aidés au quotidien :
Un de mes plus jolis souvenirs est tout simple : un arrêt improvisé sur une ligne droite infinie, les enfants qui courent dans la poussière en riant, et ce silence immense tout autour de nous. C’est là que j’ai réalisé à quel point ces “temps morts” faisaient partie intégrante du voyage.
Côté santé, nous avions un petit sac toujours à portée de main :
Rien de très héroïque, mais ce sont ces petites choses-là qui évitent que la mauvaise humeur s’installe pour des détails.
Ce qu’on referait… et ce qu’on ferait différemment
Avec un peu de recul, il y a des choix que nous referions les yeux fermés, et d’autres que nous adapterions volontiers.
Ce qu’on referait exactement pareil :
Ce qu’on changerait :
Et puis, bien sûr, il y a les petites galères qui, avec le temps, se transforment en histoires de famille :
C’est aussi ça, un voyage en Namibie en famille : un mélange d’organisation assez militaire et d’imprévus permanents, de grandes émotions et de petites maladresses. Et au milieu de tout ça, des enfants qui grandissent, qui posent mille questions, et qui s’endorment parfois le soir avec du sable encore coincé entre les orteils, mais des étoiles plein la tête.
Si vous hésitez encore à tenter l’aventure, peut-être que la vraie question à se poser est celle-ci : avez-vous envie de vivre un voyage où chaque journée apporte son lot de “waouh”, de “oh mince” et de “tu te souviens, quand… ?”. Si la réponse est oui, alors la Namibie pourrait bien devenir, pour votre famille aussi, un de ces chapitres qu’on relit souvent, ensemble, des années après.
