Un rêve d’Afrique en famille : cap sur le Botswana
Il y a des voyages qui marquent une vie. Celui que nous avons vécu au Botswana, tous les cinq dans un 4×4 poussiéreux, fait partie de ceux-là. L’Afrique nous appelait depuis longtemps, mais c’est vraiment autour d’un dîner en regardant les enfants faire semblant d’être des explorateurs avec des jumelles en carton, que l’idée s’est imposée : et si on partait en safari tous ensemble ?
Partir en safari avec des enfants peut sembler audacieux, voire un brin fou. Et pourtant… avec un minimum de préparation, une dose de patience et une grande ouverture d’esprit, c’est une expérience tout à fait accessible — et oh combien inoubliable ! Le Botswana s’est imposé comme une évidence : une faune exceptionnelle, des parcs nationaux remarquablement préservés, peu de tourisme de masse, et surtout, la possibilité d’explorer en toute autonomie dans un véhicule adapté.
Organiser son safari en 4×4 avec des enfants : entre excitation et préparation
Notre aventure a commencé bien avant le décollage. Voyager en autonomie implique un peu plus de préparation, mais c’est aussi cette liberté qui fait la magie du voyage. Après des heures de recherches internet (et quelques nuits écourtées), nous avons loué un 4×4 entièrement équipé avec tentes sur le toit, frigo, réservoirs d’eau, cuisine mobile… une vraie petite maison roulante !
Les enfants (âgés de 5, 8 et 11 ans à ce moment-là) ont participé aux préparatifs : lecture d’ouvrages sur les animaux africains, repérage sur des cartes, et même quelques mots de setswana appris ensemble. Je crois que les impliquer a été l’une des clés de la réussite du périple.
Côté santé, nous avons consulté un médecin de voyage pour les vaccins, pris le temps de constituer une trousse de secours complète adaptée aux enfants, et bien sûr souscrit à une assurance englobant les soins en zone reculée.
Une immersion dans la nature sauvage : de Maun au delta de l’Okavango
Dès notre arrivée à Maun, petite ville paisible surnommée la porte d’entrée du delta de l’Okavango, le ton était donné. Nous avons récupéré notre 4×4, qui ressemblait à un gros scarabée prêt à affronter les pistes. Les enfants ont immédiatement adopté « Bumpy », comme ils l’ont surnommé (oui, on a pris beaucoup de secousses !), et sont partis à la découverte de chaque recoin du véhicule — surtout du frigo, soyons honnêtes.
Nous avons commencé par une journée dans la réserve de Moremi : paysages de savane ou de lagunes, éléphants majestueux, girafes curieuses, hippopotames flegmatiques… Et dans tout cela, des « wow » émerveillés, des « chut, écoute ! » quand un lion rugissait au loin, et beaucoup de regards entre nous pour se dire à quel point on avait bien fait de venir.
Vivre en Brousse : routines, rencontres et imprévus
Passer plusieurs jours dans la nature africaine avec des enfants, c’est une école de patience et d’adaptation… mais aussi une école de la joie simple. Les journées étaient rythmées par le lever du soleil (souvent bien avant 6h), la recherche d’animaux, les pique-niques au bord de la piste, les pauses coloriage à l’ombre d’un mopane, les jeux de société dans la tente, et les veillées à écouter les bruits de la savane. C’est incroyable comment ils ont vite abandonné les écrans, absorbés à la fois par le ciel immense et la présence constante des animaux.
Évidemment, tout ne se passe pas toujours comme prévu. Une journée, nous sommes tombés en panne de batterie au fin fond de Savuti. Il a fallu expliquer aux enfants, un peu inquiets, qu’il arrive que les choses prennent du temps, qu’on allait s’en sortir… Trois heures plus tard, un couple de voyageurs sud-africains s’est arrêté, et nous a chaleureusement dépannés. On a partagé un goûter improvisé ensemble pendant qu’ils nous racontaient leurs aventures. C’est typiquement ce genre de moment qui transforme un simple voyage en épopée familiale.
Des enfants au cœur du safari : ce qu’ils ont retenu (et nous aussi)
Quand on voyage avec des enfants, on redécouvre le monde à travers leurs yeux. Jamais je n’aurais prêté autant d’attention aux empreintes dans le sable si Zoé ne m’avait pas fait remarquer que « cette patte-là, c’est pas un éléphant… c’est sûrement un gros félin ! ». Ils ont aimé observer, deviner, écouter. Ils ont appris à se taire pour mieux entendre. Et moi aussi.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ils n’ont pas été lassés. Justement parce que chaque virage et chaque piste nous réservaient un nouveau spectacle. Il y avait des moments de silence intense suivis de fous rires, des quiz sur les animaux, des listes de leurs observations écrites dans leur carnet de bord. Un soir, notre aîné nous a dit : « Je crois que j’aimerais être pisteur quand je serai grand ». Je n’oublierai jamais ce dîner-là, autour du feu, avec les étoiles d’Afrique comme plafond.
Ce qu’il faut savoir avant de se lancer
Pour celles et ceux que cette aventure tente, voici quelques points qui nous ont semblé essentiels :
- Choisir la bonne saison : nous sommes partis en juillet, pendant la saison sèche. Les routes sont plus praticables et les animaux se regroupent autour des points d’eau, ce qui facilite leur observation.
- Privilégier des étapes raisonnables : nous n’avons jamais parcouru plus de 150 km par jour. Ce rythme permettait aux enfants de ne pas être assis trop longtemps, et nous laissait le temps de prendre de vrais moments de pause.
- Préparer les enfants : leur expliquer le fonctionnement des parcs, les consignes de sécurité, mais aussi leur donner des petits objectifs rend l’expérience plus enrichissante.
- Prévoir des plats faciles à cuisiner : nous avions emporté quelques conserves françaises réconfortantes pour les moments de fatigue, mais nous avons aussi découvert les marchés botswanais, où l’on trouve fruits frais et spécialités locales.
- Respecter la nature : ne jamais sortir du véhicule en dehors des zones autorisées, éviter le bruit, garder les distances avec les animaux… C’est un apprentissage fascinant pour les petits comme pour les grands.
Un retour transformés, les cœurs grand ouverts
Le retour n’a pas été simple, tant ce voyage nous avait enveloppés. On s’était habitués à vivre au rythme du soleil, à dormir bercés par les sons de la brousse, à regarder nos enfants courir dans le sable ou observer les éléphants comme s’ils les connaissaient personnellement. Et puis, surtout, cette complicité tissée jour après jour, sans interférence extérieure…
Depuis, un éléphant en peluche trône dans la chambre de Charlie, les oiseaux migrateurs qui traversent notre jardin suscitent des cris excités, et chaque album photo nous replonge immédiatement dans “notre safari au Botswana”.
Ce voyage a déposé en nous quelque chose de précieux, un peu sauvage, un peu ensorcelant. C’est un souvenir joyeux, intense, tendre. Une trace qui ne s’efface pas.
Si l’idée vous titille, que vos enfants sont curieux et capables de s’émerveiller, vraiment, foncez. Le Botswana vous accueillera avec toute sa splendeur brute. Et peut-être, qui sait, qu’un jour vos enfants vous demanderont s’ils peuvent, à leur tour, repartir.
